Le Bujinkan

Il y a plusieurs années maintenant, Hatsumi Masaaki Sensei a créé l’organisation « Bujinkan » qui regroupe l’étude de 9 Ryû Traditionnels Japonais, visant à conduire les pratiquants vers une démarche philosophique personnelle par les Arts Martiaux Japonais (Budo – Bujutsu).

Cette étude à travers 9 styles particuliers, permet aux élèves de découvrir des « Feeling » différents leur permettant de développer un concept fondamental de la vie : l’adaptation.

Symboliquement les élèves arpentent donc les 9 « styles » comme un cycle d’évolution du 1 vers le 9 pour finalement trouver en Soi sa propre nature de Budoka (Guerrier), symbolisée ici par le terme de « Bujin » (guerrier)…

Au Bujinkan Kamiyama Dôjô Pau nous abordons les écoles selon des principes aussi bien psycho-corporels que philosophiques.

Voici donc un résumé de notre vue des écoles qui ne concerne -bien sur- que notre Dôjô et la responsabilité du Shidoshi (Responsable du Dôjô) qui dirige le cours :

Gyokkô Ryû Kosshi Jutsu

Cette école considérée comme la base, la colonne vertébrale des Arts Martiaux de la région d’Iga (berceau du Ninjutsu), est une des premières enseignée dans notre système. En effet elle apporte les bases fondamentales qui vont permettre au pratiquant de reprendre contact avec son corps, apprendre à se centrer, intégrer les mouvements fondamentaux de l’art martial mais aussi des techniques avancées directement héritées des guerriers du bassin asiatique.

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Gyokko Ryû est une école qui porte encore les traces de la Chine et la Corée. On retrouve dans ses mouvements de nombreuses correspondances avec la philosophie et l’ouvrage des peuples asiatiques antiques qui ont pu produire des œuvres comme le Sun Tzu (l’Art de la guerre) ou le Yi Jing (le Livre des mutations).

Kôtô Ryû Koppô Jutsu

L’école pour abattre le tigre est aussi une école ancienne qui ajoute une approche différente dans les choix de distances, de timing et de choix de techniques lors du combat.

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Cette école développe des aspects complémentaires au Gyokko Ryû, menant le pratiquant à ne pas se formater à un style. L’approche dynamique de Koto Ryû est souvent très adaptée à la défense. Son approche encore très continentale (Chine, Corée) évite de faire une rupture avec le style dépouillé qui peut caractériser d’autres écoles du Bujinkan.

Rapide et utilisant les poings, le pratiquant devient vif comme le tigre.

Togakure Ryû Ninjutsu

Cette école est composée de techniques qui se rapprochent le plus de ce qu’on peut connaitre sous le nom de « Ninjutsu ». Dans cette école, l’approche de la discrétion et de l’infiltration sont étudiées. Utilisant des techniques plutôt de type guérilla, les élèves pourront approcher le système usant de l’embuscade, du combat indirect, de la fuite, et finalement l’évitement du contact tout simplement…

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Cette école prône que la violence doit être évitée. En abordant ce style, l’élève peut voir le conflit d’un œil nouveau, différent de la boxe d’opposition il préfèrera éviter les ennuis…

Kukishinden Ryû Happô Biken

Cette école est une école qui permet d’aborder le combat dans des milieux inhabituels puisqu’on y trouve des techniques en armures, liées à l’eau mais aussi principalement des techniques d’armes.

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Le Happô Biken, codification au travers de plusieurs dizaines d’armes, permet au pratiquant de manipuler un vaste panel d’armes et de savoir s’adapter aussi lors de l’utilisation d’objets en combat ou dans la vie quotidienne.

Takagi Yoshin Ryû Jutai Jutsu

Cette école permet d’aborder des notions de contact très proches, de maitrise de son adversaire par des techniques de mise au sol directes et précises. Lors de l’étude de cette école, les étudiants peuvent mesurer l’adaptation lors de conflits par saisies qui ne permettent pas la fuite.

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Les techniques de contrôle impitoyables de Takagi Yoshin Ryû sont souvent appréciées par les professionnels de la sécurité car les Buke (samurai – Bushi) de cette tradition étaient souvent employés comme police, garde du corps ou en sécurité d’un château.

Cette école introduit aussi l’adaptation de type lutte voir même au sol.

Shinden Fudô Ryû Daken-Taijutsu

Cette école est l’essence du mouvement naturel. Elle aborde le mouvement en sortant de tout formatage. Le pratiquant peut alors sortir de ces formes et protocoles, pour exprimer sa technique psycho-corporelle de façon libre et détachée.

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Cette école aborde aussi le travail du sabre et des techniques orientées sur le méditatif. Techniques fondamentales pour prendre contact avec sa nature, avec Soi.

Gikan Ryû Koppô Jutsu

Cette école apporte tout comme Koto Ryû, une approche souple et dynamique de la gestion de la situation. A partir de maintenant, nous touchons ici des écoles qui privilégiaient à priori la pratique spontanée (puisque non ou peu codifiée).

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Le Gikan Ryû mène donc le pratiquant à utiliser les jambes et les poings par des mouvements d’absorption souples, dynamiques et spontanés qui ouvrent des espaces de développement au travers du lâcher prise, du lâcher des formes imposées.

Gyokushin Ryû Ninjutsu

L’école Gyokushin Ryû nous est parvenue avec peu de formes de combat, mais plus sous une spécialité du Ninjutsu. Le Ninjutsu qui trouve plusieurs possibilités de traductions dont on peut tirer quelques concepts philosophiques comme la discrétion, l’endurance ou la loi naturelle.

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Variante du Gyokko Ryu en intégrant le concept de la loi naturelle telle qu’on peut la trouver dans les écoles plus récentes du Bujinkan, le Gyokushin permet à l’étudiant de mettre en application les concepts qu’il connait en y ajoutant des principes philosophiques fondamentaux tel que la notion de sutemi (absorption sacrifice, une possibilité de recevoir pour pouvoir donner).

Kumogakure Ryû Ninjutsu

Kumogakure aborde le concept de se mouvoir en suivant l’ombre des nuages. Cette école de Ninjutsu comme ses écoles « sœurs » aborde les choses du combat et de la vie au travers de l’évitement, de la subtilité, du positionnement juste et non conflictuel.

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Le pratiquant de Ninjutsu ne cherche pas le conflit direct mais utilise la ruse, la subtilité, la loi naturelle pour résoudre une problématique. Il s’adapte et évolue quel que soit son environnement, même en pleine guerre.

Il est subtil et tente de désamorcer le conflit au lieu de l’enflammer, il passe sa vie à se déplacer en respectant les lois naturelles comme les nuages passent dans le ciel parfois ensoleillé et parfois dans la tempête.

D’autres écoles…

Hatsumi Sensei n’hésite pas à faire référence à d’autres systèmes (d’autres écoles) pour étoffer son discours et développer notre culture martiale. Ainsi il nous arrive d’aborder les choses de façons différentes par l’étude d’autres systèmes et/ou par l’échange avec d’autres pratiquants d’arts martiaux.

Le Bujinkan Kamiyama Dôjô Pau fait partie -comme son nom l’indique- de cette organisation. Le Dôjô est attaché au Bujinkan Dôjô Japon et son enseignement découle donc directement du Japon, de l’essence de l’enseignement de Maitre Hatsumi Masaaki.