L’enseignement dispensé au sein du Bujinkan vient des temps anciens. Ces périodes furent très violentes et sanglantes. En effet, la guerre était chose courante pour les Ryu de l’époque. Ces techniques ont donc été testées sur les champs de batailles, dans les guerres d’embuscades et sont un gage d’efficacité.
De nos jours, ces techniques sont adaptables dans toutes les situations rencontrées par l’étudiant. En effet, les formes proposées ne sont pas figées. L’étude de nombreuses formes et la multiplicité des approches (nombreux modules, travail spontané, etc..) peuvent être appliquées dans nombres de situations différentes. L’adaptabilité étant le « maître mot » du Ninjutsu, le pratiquant doit surtout s’entraîner à s’adapter aux situations complexes et sans cesse renouvelées. La base de l’entrainement qui découle directement de l’expérience des guerres d’embuscade montre que se formater à des situations précises limite la capacité de réaction de l’individu. Bien sûr de nos jours, lors de combat moderne, l’armée dispose d’un certain nombre d’informations grâce aux technologies qui permettent de limiter le besoin d’adaptabilité des troupes mais ce n’est pas toujours possible. Pour le pratiquant, l’agression arrive souvent lorsqu’on est fatigué, peu attentif et malheureusement dans des endroits qu’on ne connait pas suffisamment pour appliquer des « routines ».
Le Ninjutsu aborde donc des éléments essentiels de la survie, comme d’éviter les zones dangereuses, repérer les éventuels agresseurs afin de les contourner (pas de contact, pas de conflit). Face à un éventuel agresseur, le travail des attitudes lui permet: soit de ne pas attirer l’attention soit de se comporter comme un adversaire dangereux et non pas une victime potentielle.
Bien sur le cas échéant, l’étude du Ninpô Taijutsu lui permet de gérer le conflit avec l’assurance de pouvoir s’en sortir en cas de passage à l’agression physique, c’est bien sur une situation d’échec car les ennuis commencent et le tribunal n’est pas loin…
Pour prévenir le passage à l’agression physique, notre approche est donc basée sur plusieurs points applicables en self défense :
1) Gérer et accepter sa peur de l’adversaire, utiliser la peur et l’adrénaline de façon positive pour pouvoir lui faire face avec les armes et techniques qui conviennent.
2) Être habitué au contact avec un adversaire. Le Ninpô Taijutsu vous permet de prendre l’habitude d’évoluer face à un adversaire proche, dans le cadre d’un combat. Chaque pratiquant peut choisir et apprécier le niveau d’impact qu’on lui inflige. L’habitude de passer et subir des techniques lui permet de ne pas se retrouver dans un univers inconnu lorsqu’on le saisie par exemple.
3) Savoir éviter la situation de conflit. En venir aux mains est bien souvent le résultat d’une mauvaise « gestion » de l’incident. Savoir reconnaître les points faibles physiques, mais aussi mentaux de l’adversaire permet bien souvent de désamorcer la situation par la parole ou en étant vigilant bien avant le début du conflit. Apercevoir et évaluer le danger de loin permet aussi d’éviter l’incident en se dérobant. Pas de contact pas de conflit.
4) Dans l’impossibilité de faire autre chose, l’application des techniques de Ninpô Taijutsu permettent de terrasser l’agresseur rapidement et efficacement.
5) Le travail sur soi permet aussi de ne pas être touché par la violence de l’évènement, de ne pas subir « l’oppression » que les agresseurs savent si bien imposer et de relativiser ce qu’il vient de se passer… surtout pour quelqu’un de non violent ayant dû -par nécessité- terrasser un agresseur de manière expéditive, ce qui peut être très mal vécu par la suite.